16 janvier 2010

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Bonjour d’Haïti,

Nous étions en République Dominicaine lorsque le tremblement de terre a frappé la ville.  Malgré les images montrées à la télévision et sur l’internet, nous ne pensions jamais que c’était aussi grave. Hier soir, en revenant à la maison en taptap, le seul que nous ayons pu trouver, en passant devant l’édifice effondré du Caribbean Market, le plus grand supermarché de la ville, une odeur de mort remplissait l’air.  Plusieurs sont encore sous les décombres.

Notre assistant pasteur, Gandy St-Hilaire, est aussi étudiant à l’Institut biblique de l’Église sur le Rocher.  Depuis cinq ans, il est un des piliers de notre assemblée  et de notre programme de parrainage.  Il est aussi en charge de notre salle à dîner.   Il fait des visites et prépare les candidats au baptême d’eau.  Le jour de la catastrophe, il était à l’Institut biblique pour ses cours, ensemble avec Assenique, une autre jeune femme de notre assemblée.   L’édifice s’est effondré et Assenique a pu s’enfuir par une brèche faite dans le mur. Mais une poutre de ciment est tombée sur Gandy. Bob Thornley, notre directeur de projet, à l’aide de nos jeunes et d’autres personnes ont multiplié leurs efforts pendant trois jours et trois nuits pour dégager ceux qui étaient prisonniers des décombres.  Quatre sont sortis vivants et 18 étaient morts. Gandy fut le dernier à être retrouvé. Sa figure était méconnaissable. Il a été enterré le jour même.  De toutes les pertes que nous avons subies, la perte de Gandy est de loin la plus grande.  C’était un fidèle serviteur. Michel et moi avons souvent répété cette phrase : « Si seulement nous avions d’autres Gandy dans l’assemblée. » Dieu saura nous consoler.  Il est avec son Divin  Maître maintenant.

Institut biblique effondré

Le troisième étage de l’école Pierre Larousse où environ 400 de nos enfants parrainés sont inscrits, s’est effondrée.  Comme plusieurs écoles et collèges n’existent plus, l’année scolaire est probablement compromise.

Dès que la catastrophe a  frappé le pays, Audette, une infirmière de notre assemblée, est sortie dans les rues pour soigner les blessés.  Les gens sont traumatisés.  Ils craignent que d’autres édifices et maisons ne tombent. Ils dorment partout dans les cours et dans les rues à la belle étoile.   Les magasins sont fermés.  Il est donc difficile de trouver de la nourriture.  L’essence et le gas oil sont rationnés.  Il nous faut économiser l’eau au maximum, car les réserves sont minces et les camions d’eau ne livrent plus d’eau pour le moment. Sans eau et sans provisions, il nous est presqu’impossible de nourrir les enfants de notre assemblée.

Merci pour vos prières,